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La peur au ventre

jeudi 2 juin 2005, par Etienne Charignon

Je voudrais ajouter quelque chose d’autre au sujet de ma première remarque, sur le fait qu’il est difficile de faire comprendre la méthode Extreme Programming aux développeurs. Je crois que le frein principal est la peur. La peur de ne pas y arriver. Les développeurs d’un projet ont très souvent peur de ne pas savoir faire ce qu’on leur demande. Peur de ne pas finir à temps. C’est aussi cette peur qui fait qu’on bâcle le travail ou qu’on prend des raccourcis comme de copier-coller une section de code plutôt que de se poser la question du design. Ces peurs sont déjà très présente dans un environnement de développement classique (en terrain connue quoi), mais c’est dix fois pire dans le cadre d’une équipe qui décide de se mettre à XP (c’est encore pire si la méthode est imposée !). Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est d’où vient cette peur. Les chefs de projet n’ont pas besoins de se montrer particulièrement sévère pour que cette peur soit présente malgré tout.

Une bonne partie des pratiques XP paraissent aberrantes à première vue (comme l’intégration continue, les “tests first”, le travail sur des fichiers non lockés, la conception simple). Qui croirait qu’on peut compiler notre projet de 5793 classes en 73 secondes ou faire passer nos 10 839 tests en 4 minutes (244 secondes exactement). Qu’il nous faut moins de 7 minutes pour faire un “commit” ? Qui croirait qu’on peut obtenir une couverture de test de 96% des lignes de code ? qu’on a à-peu-près autant de ligne de code que de ligne de test et que ce sont les développeurs qui ont écrit les deux ? C’est pourtant notre quotidien.

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